La fin de l’année scolaire dernière a été marquée par des polémiques autour du baccalauréat. La période estivale a, elle, connu des recrutements massifs de contractuels avec des sessions de job-dating qui ont fait couler beaucoup d’encre. Ces deux événements, pourtant distincts, témoignent d’une vision du métier d’enseignant qui est loin de satisfaire le SNALC.
Baccalauréat : la négation de la compétence d’évaluation.
Durant l’année scolaire, un premier canif avait été donné au contrat de confiance. Le contrôle continu et la mise en place du projet local d’évaluation (PLE) avait permis aux corps d’inspection et à certains chefs d’établissement – faisant fi des textes règlementaires – de pousser à plus de contrôle, d’uniformisation des pratiques. Des professeurs se retrouvaient contraints dans leurs évaluations ainsi que dans leur rythme de progression.
Partout où il a été en mesure de le faire, le SNALC a accompagné les professeurs pour que le PLE soit le moins nuisible possible et que les corps intermédiaires se bornent à ce qui était écrit dans les textes.
Mais si cet épisode avait clairement montré une volonté de déposséder les professeurs de la compétence d’évaluation, celui de la remonté massive et systématiques des notes de certaines disciplines dans plusieurs académies a enfoncé le clou de manière assez spectaculaire.
Le dopage – car il s’agit bien d’une amélioration artificielle de la performance – des résultats obtenus par les candidats est en soi très grave. Il revient à mentir à la population quant à la valeur des diplômes délivrés dans notre pays (mais est-on encore dupe ?). Il revient à mentir à la jeunesse quant à son niveau de maîtrise dans de nombreux domaines et, parfois, à l’envoyer s’écraser dans le mur des études supérieures.
Mais le message envoyé aux correcteurs, aux professeurs, est encore plus délétère. L’institution leur signifie qu’ils sont de simples exécutants et que leur avis d’experts et de professionnels ne compte pas.